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vêque de Naples, et le seul ennemi réellement dangereux que Don Carlos trouva dans son nouveau royaume.

Les fêtes que donna Don Carlos dans l’hiver de 1745, au retour de la bataille de Velletri, furent vraiment magnifiques et lui gagnèrent l’esprit des Napolitains autant que son bonheur à la guerre. La tranquillité et l’aisance renaissaient de toutes parts.

Lorsque arriva l’époque du grand gala et du grand baisemain tenu au château pour célébrer le jour de sa naissance, Charles III distribua de belles terres aux grands seigneurs qu’il savait lui être dévoués. Dans l’intimité, Don Carlos, qui savait régner, donnait des ridicules aux maîtresses de l’archevêque et aux femmes âgées qui regrettaient le gouvernement ridicule de l’Autriche.

Le roi distribua deux ou trois titres de duc aux jeunes seigneurs qu’il voyait dépenser plus que leur revenu, car Don Carlos, naturellement grand, avait en horreur les gens qui, sur le principe autrichien, cherchent à faire des économies.

Le jeune roi avait de l’esprit, des sentiments élevés, et scandait bien ses mots. Quant à la masse du peuple, elle était tout étonnée que le gouvernement ne lui fît pas toujours du mal. Elle aimait les fêtes du