Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/107

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Mais elle résista aux efforts de trois hommes furieux. Un des vieux jardiniers, établi à une fenêtre du second étage, leur lirait force coups de pistolet, qui servaient à éclairer leur marche.

Après les efforts inutiles contre la porte, Jules s’évanouit tout-à-fait ; Ugone dit aux soldats d’emporter le capitaine au plus vite. Pour lui, il entra dans la loge de la sœur tourière, il jeta à la porte la petite Marietta, en lui ordonnant d’une voix terrible de se sauver et de ne jamais dire qui elle avait reconnu. Il tira la paille du lit, cassa quelques chaises et mit le feu à la chambre. Quand il vit le feu bien allumé, il se sauva à toutes jambes, au milieu des coups d’arquebuse tirés par les bravi du couvent.

Ce ne fut qu’à plus de cent cinquante pas de la Visitation qu’il trouva le capitaine, entièrement évanoui, qu’on emportait à toute course. Quelques minutes après on était hors de la ville, Ugone fit faire halte : il n’avait plus que quatre soldats avec lui il en renvoya deux dans la ville, avec l’ordre de tirer des coups d’arquebuse de cinq minutes en cinq minutes. — Tâchez de retrouver vos camarades blessés, leur dit-il, sortez de la ville avant le jour ; nous allons suivre le sentier de la Croce-Rossa. Si vous pouvez mettre le feu quelque part, n’y manquez pas.

Lorsque Jules reprit connaissance, l’on se trouvait à trois lieues de la ville, et le soleil était déjà fort élevé sur l’horizon. Ugone lui fit son rapport. — Votre troupe ne se compose plus que de cinq hommes,