Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/193

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ainsi secret absolu. Ne brûle pas ma copie de vers cependant1. Garde-la pour si celle d'ici se perdait.

Je suis à rechercher si quelqu'un n'a point pensé à ce charmant sujet. J'ai lu hier à la Bibliothèque Nationale le faux savant de Du Vaure et il Cavalière di bunn gusto de Goldoni2. La première est une plate bêtise, la 2e un ouvrage charmant, mais qui n'a rien de commun avec moi. Je t'écris depuis 8 heures, 10 h. y2 sonnent, je vais à la bibliothèque. Je cherche à me dépas­sionner pour redevenir froid philosophe et faire mon plan. Voilà un des mille avantages d'être à Paris : en un instant je consulte tous les livres que je veux.

Voici les avantages du faux méiromane. Je devrais le faire en vers mais les bons sont si difficiles que je le mettrai peut-être en prose. En prose, c'est une affaire de 3 mois, et franchement, je suis las de l'obs­curité. Je donne mes pièces incognito, si sifflées personne n'en sait rien, si applau­dies au bout de 15 représentations je me nomme. Et avec l'argent de la gloire je vais voir mes amours à Rennes *.

1. La scène dn Kaceommodement dans lei Deux Somme»,

2. C'est le 18 prairial an XII (7 Juin 1804) que Stendhal dit, dans son Journal, avoir lu à la Bibliothèque Nationale la pièce de Goldoni, pour y découvrir quelque ohœe de commun avec le Faux Méiromane.

8. Victorine îtounler.