Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/308

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Voilà quatre sentiments ou vulgaire­ment quatre idées bien différentes.

L'expérience nous prouvera par la suite qu'elles composent en entier la fa­culté de penser.

Amuse-toi à chercher une pensée qui ne soit pas de l'espèce d'une de ces quatre ; si tu en trouves, envoie-les-moi; tu feras peut-être une grande découverte.

De la sensibilité el des sensations. — La sensibilité est cette faculté, ce pouvoir, cet effet de notre organisation, ou, si vous voulez, cette propriété de notre être en vertu de laquelle nous recevons des im­pressions de beaucoup d'espèces, et nous en avons la conscience.

Chacun de nous ne la connait par expé­rience qu'en lui-même. Il la juge dans les autres par les signes de la déclamation.

Fais-toi expliquer les nerfs par mon grand-papa, en lui faisant cette question : « Qu'est-ce que les nerfs ? Montre-moi un nerf. Combien y en a-t-il ? où commencent-ils ? où se terminent-ils ? », etc.,etc., etc. Tâche d'en voir un, ceux d'une dinde par exemple. »

Tu connais cinq sens ; mais le mal de cœur, le mal au reins, à quel sens appartien­nent-ils? je n'en sais rien. Cela te prouve l'insuffisance des classifloations, conventions de l'homme et non choses existantes.