Page:Stendhal - D’un nouveau complot contre les industriels, 1825.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Qu’est-ce dans un ordre moins relevé, si l’on veut, qu’un serviteur héroïque comme le général Bertrand, qui, lorsque son prince est malheureux, se croit obligé de s’exiler au bout du monde, dans une île affreuse, et cela peut-être pour vingt années ?

Comme tous ces mérites pâlissent auprès de celui de faire écrire deux cents commis, de revendre à 64 ce qu’on a obtenu pour 55, et de s’exiler dans le plus beau quartier de Paris, au fond d’une maison de deux millions ? Avec quelle pitié de telles capacités ne voient-elles pas un Dupont (de l’Eure), ou un Daunou, traverser la crotte du boulevard ? S’il s’agit de supériorité intellectuelle, M. Royer-Collard [1] fit-il jamais de discours égal en force de dialectique à un petit traité en quatre articles, surtout si le troisième contredit le premier, et si l’on obtient de la probité ou de la bêtise des contractans que ce traité restera secret ?

M. Dupont (de l’Eure) fit-il jamais de belles aumônes de 20,000 francs que l’on a soin de faire

  1. Les industriels possèdent la supériorité sous le rapport d’intelligence. (Saint-Simon, Catéchisme, ier cahier, p. 10.)