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Page:Stendhal - D’un nouveau complot contre les industriels, 1825.djvu/22

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nufactures prospèrent, surtout celles de calicot ; loin de solliciter les coups d’état, il les redoutera.

Telle peut être l’une des grandes utilités futures de l’industrie ; elle séduira les ennemis naturels de la liberté, et nous fera jouir en paix de ce premier des biens.

Il n’y a que deux manières de le conquérir, la force des armes, comme ont fait Cromwell et Bolivar, ou le perfectionnement de la raison. C’est par cette dernière route que l’industrie, amie de la paix, peut un jour conquérir le côté droit et le clergé, et nous conduire à la mise en pratique de la charte [1].

Mais ne nous y trompons pas. La raison est une déité sévère ; dès qu’on prétend la servir en prêchant une erreur, la toute puissante raison cesse ses effets bienfaisans, et la civilisation s’arrête. C’est donc hâter le bonheur de la France que de

  1. Nous ne desirons d’autre liberté que celle donnée par la littérale et consciencieuse exécution de la Charte. Nous n’avons pas assez de vertu pour exercer gratis, ou à peu près, les fonctions de préfet, de ministre, d’administrateur de tous les établissemens publics, c’est-à-dire pour être plus libres que la Charte ne le permet. On sait que le président des États-Unis d’Amérique reçoit annuellement 125,000 fr. ; c’est probablement moins que M. le préfet de Paris.