Aller au contenu

Page:Stendhal - D’un nouveau complot contre les industriels, 1825.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Grec. Pourquoi nous auraient-ils été fidèles ? Ils feront le même commerce avec les Turcs. C’était le courage désintéressé qui seul aurait pu nous sauver. » (Lascaris, pag. 7.)

Les banquiers, les marchands d’argent ont besoin d’un certain degré de liberté. Un baron Rothschild était impossible sous Bonaparte, qui eût peut-être envoyé à Sainte-Pélagie un prêteur récalcitrant [1]. Les marchands d’argent ont donc besoin d’un certain degré de liberté, sans lequel il n’y aurait pas de crédit public. Mais dès que le huit pour cent se présente, le banquier oublie bien vite la liberté. Quant à nous, notre cœur ne pourra pas oublier de si tôt que vingt maisons prises parmi tout ce qu’il y a de plus industriel et de plus libéral ont prêté l’argent au moyen duquel on a acheté et pendu Riego. Que dis-je ? le jour où j’écris, l’industrie, trouvant que le pacha d’Égypte est fort solvable, ne lui bâtit-elle pas des vaisseaux à Marseille ? Les industriels usent de leur liberté comme citoyens français, ils emploient leurs fonds ainsi qu’ils l’entendent : à la bonne heure ; mais pourquoi venir me demander mon admiration, et pour comble de

  1. Affaire de MM. les fabricants de draps de Lodève.