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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/84

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journal de stendhal

31 mars 1810.


L’ami Ouéhihé, parlant de ces dames avec Cr[ozet], commença par une exclamation :

« Ah ! mais, j’ai trouvé que Beyle ne se gênait point du tout avec ces dames. Il était étendu sur une chaise, la main devant les yeux, les regardant de temps en temps avec l’air d’examiner ce qui se passait en daignant à peine parler. C’est tout ce que La Bie* aurait pu faire. Comment le trouvent-elles, ces dames ?

— Elles le trouvent fort bien. »

Ouéhihé : « Oh ! d’abord, il a beaucoup d’esprit, et puis… quand il n’en aurait pas, elles n’oseraient pas le trouver mal… Oui, oui, oui, oh ! il a beaucoup d’esprit ; cependant, j’ai trouvé qu’il disait des choses recherchées, des choses qui ne font pas un très bon effet. Par exemple, il a répété une comparaison de morceaux de sucre et il l’a dite deux fois, voilà le pis. En tout, je me suis dit : Beyle, l’ami Beyle, n’est pas comme il devrait être avec ces dames, et généralement (en serrant la bouche :) je vois que les jeunes gens qui vont là, et sans doute c’est la faute de ces dames, vont là comme dans un mauvais lieu. »

On parle d’autres choses ; une heure après, Ouéhihé dit :

« Combien a-t-il, Beyle ?