conseiller de ne pas m’imiter aujourd’hui. (Cette comparaison parut du plus mauvais goût à l’interlocuteur, qui fut obligé de se retenir pour ne pas donner des coups de pied à Rassi.)
— D’abord, reprit celui-ci avec la logique d’un jurisconsulte et l’assurance parfaite d’un homme qu’aucune insulte ne peut offenser, d’abord il ne peut être question de l’exécution dudit del Dongo ; le prince n’oserait ! les temps sont bien changés ! et enfin, moi, noble et espérant par vous de devenir baron, je n’y donnerais pas les mains. Or, ce n’est que de moi, comme le sait votre excellence, que l’exécuteur des hautes-œuvres peut recevoir des ordres, et, je vous le jure, le chevalier Rassi n’en donnera jamais contre le sieur del Dongo.
— Et vous ferez sagement, dit le comte en le toisant d’un air sévère.
— Distinguons ! reprit le Rassi avec un sourire. Moi je ne suis que pour les morts officielles, et si M. del Dongo vient à mourir d’une colique, n’allez pas me l’attribuer ! Le prince est outré, et je ne sais pourquoi, contre la Sanseverina (trois jours auparavant le Rassi eût dit la duchesse, mais, comme toute la ville, il savait la rupture avec le premier ministre) ; le comte fut frappé de la suppression du titre dans une telle bouche, et l’on peut juger du plaisir qu’elle lui fit ; il lança au Rassi un regard chargé de la plus vive haine. Mon