cela de cruel qu’il semblait s’en prévaloir surtout quand il y avait beaucoup de monde. S’il trouvait madame Grandet environnée seulement par ses complaisants habituels, il faisait des efforts incroyables pour ne pas les mépriser.
« Ont-ils tort de sentir la vie d’une façon opposée à la mienne ? Ils ont la majorité pour eux ! »
Mais, en dépit de ces raisonnements fort justes, peu à peu il devenait froid, silencieux, sans intérêt pour rien.
« Comment parler de la vraie vertu, de la gloire, du beau, devant des sots qui comprennent tout de travers et cherchent à salir par de bonnes plaisanteries tout ce qui est délicat ? »
Quelquefois, à son insu, ce dégoût profond le servait et rachetait les mouvements qu’il avait encore quelquefois et que la société de Nancy avait fortifiés en lui au lieu de les corriger.
« Voilà bien l’homme de bon ton, se disait madame Grandet en le voyant debout devant sa cheminée, tourné vers elle et ne regardant rien. Quelle perfection pour un homme dont le grand-père peut-être n’avait pas de carrosse ! Quel dommage qu’il ne porte pas un nom historique ! Les moments vifs qui forment une sorte de tache dans ses manières seraient de