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17 janvier 1815.



Dans un pays auquel la chute de Napoléon a rendu un roi de cinquante-cinq ans, apparemment sans passions violentes et que les gentilshommes n’ont pas manqué de dire formé à l’école du malheur, voici ce qui est arrivé par rapport aux arts :

Le roi n’étant point retenu par la crainte du ridicule dont les discussions imprimées d’une chambre des Communes peuvent couvrir ses ordres, les habitants de Saluces en apprenant la mort de Bodoni leur compatriote se cotisent pour faire dire une grand’messe en son honneur.

Le ministre se hâte d’écrire qu’en général de telles cotisations sont défendues et que dans le cas particulier ces honneurs sont excessifs pour la mémoire d’un simple artiste.

Les impôts établis par Napoléon n’ont pas été diminués d’un centime. Les Ministres du roi ont eu assez d’esprit pour sentir que la culture du bon sens était dans la monarchie absolue une conspiration perpétuelle.

Cependant la liberté de la presse dans