Page:Stendhal - Promenades dans Rome, tome 1.djvu/113

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est qu’après Raphaël vient le Dominiquin. Je suis de cet avis : après les trois grands peintres, Raphaël, le Corrége et le Titien, je ne vois pas qui peut le disputer au Dominiquin. Annibal Carrache s’est trouvé n’avoir pas d’âme. Le Guide était un homme léger ; reste le Guerchin. La dispute s’établirait entre la Sainte-Pétronille et le Saint-Jérôme ; entre les fresques de Saint-André della Valle et la fresque de l’Aurore à la villa Ludovisi ; l’Agar du musée de Milan et la Sibylle du Capitole, au palais des Conservateurs. Que mettrait-on à côté des Jeux (la chasse) de Diane au palais Borghèse ? Dominiquin fut grand paysagiste. La fresque du Guide, à San-Gregorio-Magno, bat la sienne vis-à-vis.

La cour Farnèse tranche du Colysée. Les âmes sèches, plus sensibles à l’architecture qui admet trois centièmes de crainte de la mort, ont un peu peur pour la cour Farnèse. Leur vanité piquée se venge par des plaisanteries lorsqu’on leur expose le genre gracieux des grands peintres ; le Corrége est haï des Français[1].]

  1. Ce long fragment entre crochets est une addition de l’édition de 1853 et remplace ces quelques lignes qui figuraient seules sur l’édition originale : « Comme nous étions fort près du Saint-Sébastien, fresque du Dominiquin, à l’église de Sainte-Marie-des-Anges, nous y sommes entrés. L’architecture de Michel-Ange est si belle, qu’il ne s’est point trouvé d’attention de reste pour le pauvre Saint-Sébastien,