Page:Stendhal - Promenades dans Rome, tome 1.djvu/114

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Nous sommes allés rapidement (sans faire arrêter la calèche et sans céder à aucune tentation) à Saint-André della Valle ; le Saint-Jean du Dominiquin a été compris, ensuite les trois autres évangélistes. L’air si noble, tempéré par une timidité charmante, des figures de femmes qu’il a peintes au-dessus du grand autel, a produit tout l’effet possible, et un si grand effet, que l’on est allé sur-le-champ à la galerie Borghèse, où nous n’avons regardé que la Chasse de Diane du Dominiquin. La jeune nymphe qui se baigne sur le premier plan, et qui peut-être louche un peu, a séduit tous les cœurs. Nous avons passé fièrement les yeux baissés devant les autres tableaux. Enfin on est arrivé à a la Farnesina.

Là sont les fresques les plus belles peut-être de Raphaël, et certainement les plus faciles à comprendre : les sujets sont pris dans l’histoire de Psyché et de l’Amour, jadis mise en français par la Fontaine. Après une demi-heure passée en silence à regarder, on s’est souvenu qu’hier soir on fit plusieurs allusions à la vie de Raphaël. À Rome, Raphaël est comme autre-

    un peu terne dans sa couleur et un peu portefaix dans sa forme. » La première partie de cet addendum figure de la main de Stendhal sur l’exemplaire Serge André. J’ai rétabli son texte. N. D. L. E.