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manière dont le caractère d’un peintre change le même style[1].

L’immense plafond de Pierre de Cortone, au palais Barberini, nous a transportés dans un autre siècle, qui fut pour les beaux-arts ce que celui des Delille et des Marmontel a été pour la littérature française.

De là nous sommes allés voir l’atelier de M. Tenerani ; il y a du talent, même de l’originalité. Utinam fuisset vis ! Nous avons dîné à côté de jeunes artistes brillants de vivacité, chez Lepri (soixante-deux baïoques ou trois francs cinq sous pour deux), mais des serviettes peu blanches. Le soir, grand monde chez M. l’ambassadeur de *** ; huit ou dix cardinaux, autant de femmes remarquables, du moins à mes yeux. Mots spirituels et fins de M. le cardinal Spina. Quand on y réfléchit, on trouve, aux réparties de ce porporato, la profondeur du génie de Mirabeau. M. le

    mettre dans le Parnasse. La modestie de Léonard. La Fornarina copiée par Jules Romain d’après l’original qui est au palais Barberini. Une autre copie à Borghèse. » N. D. L. E.

  1. La Fornarina, dont les palais Barberini et Borghèse ont des portraits, n’est pas la femme qui a servi de modèle pour l’un des plus beaux portraits de la Tribune de la galerie de Florence. J’ai cherché la vérité sur ce détail dans la Vie de Raphaël. Le portrait de Florence a pendant longtemps été attribué au Giorgion ; mais il porte la date de 1612, et à cette époque le grand peintre de Venise était mort. On retrouve à la galerie de Modène la même femme peinte par le Giorgion.