Page:Stendhal - Promenades dans Rome, tome 1.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

resque de M. le comte K***, mais, hélas ! je crains de nuire aux gens en les nommant dans un livre peu grave, qui va droit son chemin, sans s’incliner devant aucun préjugé, qu’il soit à gauche ou à droite.

On n’est pas plus aimable à rencontrer que M. de Funchal, ambassadeur du Portugal. C’est un esprit singulier qui chasse l’ennui d’un salon même diplomatique (où l’on ne peut parler de tout ce qui fait ailleurs le sujet habituel de la conversation). Au reste, rien de moins diplomatique que les soirées des ambassadeurs à Rome : excepté dans le groupe où se trouve l’ambassadeur, on parle de nouvelles comme chez Cracas.

Où trouver en Europe une réunion comparable à celle dont je viens de nommer quelques acteurs ? Chaque soir on rencontre les mêmes personnes dans un salon différent.

Les glaces sont excellentes ; les murs garnis de huit ou dix tableaux des grands maîtres. Le brio qu’il y a dans la conversation dispose à goûter leur mérite. Pour être poli envers le souverain, on dit, dans l’occasion, quelques mots en faveur de Dieu[1].

Les vexations éprouvées pour nos passe-

  1. Note de Stendhal sur l’exemplaire Crozet : « ou plutôt de son alentour. Parler de l’être s… » N. D. L. E.