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RACINE ET SHAKSPEARE

dans l’examen de ses ouvrages les causes générales de leur perfection et le moyen de procéder encore avec plus de justesse et de sûreté. Et certes de tous les travaux, ce ne sont pas là ceux qui exigent le moins de force de tête, ni ceux qui doivent produire les moins grands résultats.

Du temps de Dumarsais, le plus moderne des grammairiens que cite l’illustre auteur que nous osons combattre, la grande révolution de la grammaire n’était pas encore commencée. Le célèbre d’Alembert lui-même ne s’en doutait pas lorsqu’il dit dans l’éloge de Dumarsais (Encyclopédie de Paris, vol. 7) et en parlant de sa logique : « Ce traité contient sur la métaphysique tout ce qu’il est permis de savoir, c’est-à-dire que l’ouvrage est très court… et peut-être pourrait-on l’abréger encore. »

Si un homme tel que d’Alembert n’a pas vu nettement en 1760 ce que c’était que la grammaire, que dirons-nous de nos pauvres pédants trecentisti ?

Est-ce à eux qu’il faut s’adresser pour avoir enfin un vocabulaire italien qui ne soit pas un ouvrage de parti mais de raison ? Et une grammaire qui nous apprenne exactement quelles sont en Italie les tournures usitées pour exprimer chacun de nos sentiments ?