voir déclamer à la scène par Talma ; de même, notre comédie ne serait, depuis Destouches et Collin d’Harleville, qu’une épître badine, fine, spirituelle, que nous aimons à entendre lire, sous forme de dialogue, par mademoiselle Mars et Damas[1] ?
Nous voici bien loin du rire, me dira-t-on ; vous faites un article de littérature ordinaire, comme M. C. dans le feuilleton des Débats[2].
Que voulez-vous ? c’est que, bien que je ne sois pas encore de la société des Bonnes-Lettres, je suis un ignorant, et de plus j’ai entrepris de parler sans avoir une idée ; j’espère que cette noble audace me fera recevoir aux Bonnes-Lettres.
Ainsi que le dit fort bien le programme allemand, le rire exige réellement, pour être connu, une dissertation de cent cinquante pages, et encore faut-il que cette dissertation soit plutôt écrite en style de chimie qu’en style d’académie.
Voyez ces jeunes filles dans cette maison d’éducation, dont le jardin est sous vos fenêtres ; elles rient de tout. Ne serait-ce
- ↑ Il dépend de la police de Paris d’arrêter la décadence de l’art dramatique. Elle doit employer sa toute-puissance à faire qu’aux deux premières représentations des ouvrages nouveaux donnés aux grands théâtres il n’y ait absolument aucun billet donné.
- ↑ Le rédacteur des Débats qui signait C était Duviquet, tenant forcené du classicisme. N. D. L. É.