M. de Larçay lui jeta son poignard et entra furieux dans la chambre de sa femme. La scène fut vive. Madame de Larçay, parfaitement innocente, avait cru qu’il s’agissait d’un voleur ; elle n’avait ni vu ni entendu M. de Ruppert.
— Vous êtes un fou, finit-ellepar dire à son mari, et plut à Dieu que vous ne fussiez qu’un fou ! Vous voulez apparemment une séparation ; vous l’aurez. Ayez du moins la sagesse de ne rien dire. Demain je retourne à Paris ; je dirai que vous voyagez en Italie, où je n’ai pas voulu vous suivre.
— À quelle heure comptez-vous vous battre demain matin, dit mademoiselle de Vanghel, quand elle revit Alfred ?
— Que dites-vous, répondit M. de Larçay ?
— Qu’il est inutile de feindre avec moi. Je désire qu’avant d’aller chercher M. de Ruppert, vous me donniez la main pour monter dans un bateau ; je veux me promener sur le lac. Si vous êtes assez sot pour vous laisser tuer, l’eau du lac terminera mes malheurs.
— Eh bien, chère Aniken, rendez-moi heureux ce soir. Demain peut-être ce cœur qui, depuis que je vous connais, n’a battu que pour vous, cette main charmante que je presse contre mon sein, ap-