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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/33

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LE COFFRE ET LE REVENANT

de la Zuia, situé dans les montagnes à une lieue au midi de Grenade, tandis que Alcolote est au nord.

Cette banlieue de Grenade forme comme une oasis enchantée au milieu des plaines brûlées de l’Andalousie. C’est le plus beau pays de l’Espagne. Mais le voyageur venait-il guidé par la seule curiosité ? À son costume, on l’eût pris pour un Catalan. Son passe-port, délivré à Majorque, était, en effet, visé à Barcelone, où il avait débarqué. Le maître de cette mauvaise auberge était fort pauvre. En lui remettant son passe-port, qui portait le nom de don Pablo Rodil, le voyageur catalan le regarda.

— Oui, seigneur voyageur, lui dit l’hôte, j’avertirai votre Seigneurie dans le cas où la police de Grenade la ferait demander.

Le voyageur dit qu’il voulait voir ce pays si beau ; il sortait une heure avant le lever du soleil et ne rentrait qu’à midi, par la plus grande chaleur, quand tout le monde est à dîner ou à faire la sieste.

Don Fernando allait passer des heures entières sur une colline couverte de jeunes lièges. Il voyait, de là, l’ancien palais de l’inquisition de Grenade, habité maintenant par don Blas et par Inès. Ses yeux ne pouvaient se détacher des murs noircis de ce palais, qui s’élevait comme un géant