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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/34

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ROMANS ET NOUVELLES

au milieu des maisons de la ville. En quittant Majorque, don Fernando s’était promis de ne pas entrer dans Grenade. Un jour il ne put résister à un transport qui le saisit ; il alla passer dans la rue étroite sur laquelle s’élevait la haute façade du palais de l’inquisition. Il entra dans la boutique d’un artisan, et trouva un prétexte pour s’y arrêter et pour parler. L’artisan lui montra les fenêtres de l’appartement de doña Inès. Ces fenêtres étaient à un second étage fort élevé.

Au moment de la sieste, don Fernando reprit le chemin de la Zuia, le cœur dévoré par toutes les fureurs de la jalousie. Il eût voulu poignarder Inès et se tuer ensuite.

— Caractère faible et lâche, se répétait-il avec rage, elle est capable de l’aimer, si elle se figure que tel est son devoir !

Au détour d’une rue, il rencontra Sancha.

— Ah ! mon amie ! s’écria-t-il sans faire semblant de lui parler. Je m’appelle don Pablo Rodil, je loge à l’auberge de l’Ange, à la Zuia. Demain, à l’angélus du soir, peux-tu te trouver auprès de la grande église ?

— J’y serai, dit Sancha sans le regarder.

Le lendemain à la nuit, don Fernando