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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/35

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LE COFFRE ET LE REVENANT

aperçut Sancha et marcha sans mot dire vers son auberge ; elle entra sans être vue. Fernando ferma la porte.

— Eh bien ? lui dit-il les larmes aux yeux.

— Je ne suis plus à son service, lui répondit Sancha. Voici dix-huit mois qu’elle m’a renvoyée sans sujet, sans explication. Ma foi, je crois qu’elle aime don Blas.

— Elle aime don Blas ! s’écria don Fernando en séchant ses larmes, cela me manquait.

— Quand elle me renvoya, reprit Sancha, je me jetai à ses pieds, la suppliant de m’apprendre la cause de ma disgrâce. Elle me répondit froidement : « Mon mari le veut. » Pas un mot avec ! Vous l’avez vue fort pieuse ; maintenant, sa vie n’est qu’une prière continuelle.

Pour faire sa cour au parti régnant, don Blas avait obtenu qu’une moitié du palais de l’inquisition, où il habitait, serait donnée à des religieuses clarisses. Ces dames s’y étaient établies, et venaient d’achever leur église. Doña Inès y passait sa vie. Dès que don Blas sortait de la maison, on était sûr de la voir à genoux devant l’autel de l’Adoration perpétuelle.

— Elle aime don Blas ! reprit don Fernando.