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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/52

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ROMANS ET NOUVELLES

répondre au directeur de la police pour ne compromettre personne

— Voici dix ducats pour toi, dit don Fernando, qui parut tout à coup ; mais, si tu ne dis pas exactement ce que t’a expliqué Sancha, tu ne mourras que par ce poignard.

— Et qui êtes-vous, seigneur ? dit Zanga.

— Un malheureux negro poursuivi par les volontaires royalistes.

Zanga était tout interdit ; sa peur redoubla quand il vit entrer deux des sbires de don Blas. L’un des sbires s’empara de lui et le conduisit à l’instant vers son chef. L’autre venait simplement avertir Sancha qu’elle était demandée au palais de l’inquisition ; sa mission était moins sévère.

Sancha plaisanta avec lui, et l’engagea à goûter d’un excellent vin de Rancio. Elle voulait le faire jaser de façon à donner quelques indications à don Fernando, qui, du lieu où il était caché, pouvait tout entendre.

Le sbire raconta qu’en fuyant le revenant, Zanga était entré pâle comme la mort dans un cabaret, où il avait conté son aventure. Un des espions chargés de découvrir le negro, ou libéral, qui avait tué un royaliste, se trouvait dans ce