din. J’espérais y souffrir moins de l’excessive chaleur. À une heure du matin, au moment où, ayant ouvert la fenêtre avec beaucoup de précaution, j’attendais Mayral, j’entends tout à coup un grand bruit du côté de la porte : c’était mon mari. À moitié chemin de Royan, il avait aperçu son vaisseau qui remontait tranquillement la Gironde et s’avançait vers Bordeaux.
» En rentrant, don Gutier ne s’aperçut point de mon trouble horrible ; il loue la bonne idée que j’ai eue de coucher dans une pièce fraîche, et se place à côté de moi.
» Jugez de mon inquiétude : il faisait par malheur le plus beau clair de lune. Moins d’une heure après, je vis distinctement Mayral s’approcher des croisées. Je n’avais pas songé à fermer, après le retour de mon mari, la porte-fenêtre d’un cabinet voisin de la chambre à coucher. Elle était grande ouverte, ainsi que la porte qui, du cabinet, conduisait dans la chambre.
» En vain essayai-je, par des mouvements de tête, qui étaient tout ce que j’osais me permettre, ayant un mari jaloux dormant à mes côtés, de faire comprendre à Mayral qu’un malheur nous était arrivé. Je l’entends entrer dans le cabinet, et bientôt il fut près du lit, du côté