Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/13

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zième édition. MM. Reina, Bossi, de Cristoforis, Compagnoni et autres savants milanais ont bien voulu fournir quelques notices. Je conseille le protestant Misson et Forsyth ; le premier voyagea en 1688, le second en 1802. On peut consulter Montaigne (1580) et Duclos (1760).

10 janvier. — Je me trouve en quelque sorte le favori du cardinal. C’est un homme vif qui oublie souvent la prudence, surtout à la fin des soirées, quand le vent est chaud et qu’il ne souffre pas. Pour n’être pas victime de ma faveur, je me suis mis sur le pied de lui faire librement des questions sur les femmes. Si le cardinal fait l’important, je le planterai là. À quelle place peut-il me nommer[1] ? Jusqu’ici Son Éminence me répond par les biographies les plus comiques, c’est-à-dire les plus singulières ; car il ne cherche nullement à être plaisant. Un Italien ne fait jamais grimacer ses figures ; aussi elles ne se ressemblent pas toutes comme celles de nos conteurs gens d’esprit. Les personnages de ceux-ci sont toujours convenables, comme

  1. L’homme vendu dit au libéral : « Si vous feignez de préférer à votre propre fortune les avantages de tous, c’est que vous n’avez aucune chance d’obtenir un bon lopin du budget. »

    C’est pour éviter cette objection que je me suis servi d’un sentiment bas.