Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/211

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enlevées à Pompeïa et à Herculanum. Il n’y a point de clair obscur, peu de coloris, assez de dessin et beaucoup de facilité. La Reconnaissance d’Oreste et d’Iphigénie en Tauride, et Thésée remercié par les jeunes Athéniens pour les avoir délivrés du Minotaure m’ont fait plaisir. Il y a beaucoup de simplicité noble, et rien de théâtral. Cela ressemble à de mauvais tableaux du Dominiquin, en observant qu’il y a des fautes de dessin qu’on ne trouve pas chez ce grand homme. On trouve à Portici, parmi des quantités de petites fresques effacées, cinq ou six morceaux capitaux, de la grandeur de la Sainte Cécile de Raphaël. Ces fresques ornaient une salle de bains à Herculanum. Il faut être sot comme un savant pour prétendre que cela est supérieur au quinzième siècle : ça n’est qu’extrêmement curieux ; cela prouve l’existence d’un style très-élevé, comme les papiers de tenture fabriqués à Mâcon prouvent l’existence de David.

6 avril. — Le Journal de Naples défend le théâtre de Saint-Charles contre la Gazette de Gênes. Je crois que tous les dieux et déesses de la mythologie et tous les poëtes latins sont cités dans cet article, qui a beaucoup de succès : c’est d’ailleurs un tissu de mensonges. J’ai presque envie