Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/212

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de le transcrire pour punir le lecteur, s’il en est, qui ne croit pas aveuglément à toutes mes histoires et aux conséquences que j’en tire.

Le Martin Scriblerus d’Arbuthnot est oublié à Londres, comme une comédie qui a tué son Ridicule. Scriblerus est de 1714. L’Italie est à point pour cette comédie, en 1817.

L’abbé Taddei (le rédacteur du Journal des Deux-Siciles) est bien plus ridicule que les M*** et les G*** de Paris ; mais il n’est pas odieux. Le général autrichien lui a défendu d’appeler les gens mauvais citoyens. Le bon sens germanique de ces braves Autrichiens a sauvé cette fois de grandes horreurs à Naples.

7 avril. — Je retourne chez de’ Marini. Ils ont des habits superbes, toute la dépouille des sénateurs et des chambellans de Napoléon, que ceux-ci ont eu la lâcheté de vendre. Ces habits font la moitié du succès ; tous mes voisins se récrient. Je reçois de drôles de confidences. La meilleure recommandation actuellement en Italie, c’est d’être Français et Français sans emploi.

Sur les minuit je vais prendre du thé avec des Grecs qui étudient ici la médecine. Si j’avais eu le temps, je serais allé à Cor-