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Voici ceux de Jacques Gohorry, mort à Paris le 15 mars 1576. Je vais transcrire ensuite les hexamètres de Catulle, et enfin les charmantes octaves de l’Arioste publiés en 1516, quatre ans avant la mort de Raphaël. Quel siècle pour l’Italie ! Alors vivaient Léonard de Vinci, le Titien, le Corrège, Michel-Ange, André del Sarto, Fra Bartolomeo di San Marco, Jules Romain, Machiavel, Léon X, le général Jean de Médicis, Cardan, etc., etc.

Mais voici les vers dont chaque syllabe a été l’objet d’une discussion fatale :

La jeune vierge est semblable à la rose,
Au beau jardin, sur l’épine naïve,
Tandis que sûre et seulette repose,
Sans que troupeau ni berger y arrive :
L’air doux l’échauffe et l’aurore l’arrose ;
La terre, l’eau par sa faveur l’avive ;
Mais jeunes gens et dames amoureuses
De la cueillir ont les mains envieuses.
La terre et l’air, qui la souloient nourrir,
La quittent lors et la laissent flétrir.


Ut fios in saeptis secretus nascitur hortis,
Ignotus pecori, nullo contusus aratro,
Quem mulcent auræ, firmat sol, educat imber ;
Multi illum pueri, multæ optavero puellæ,
Idem cum tenui carptus defloruit ungui,
Nulli illum pueri, nullæ optavere puellæ :
Sic virgo, dum intacta manet, dum cara suis est ;
Cum castum amisit polluto corpore florem,
Nec pueris jucunda manet, nec cara puellis.