Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/72

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riballalo (saut en arrière, la tête la première). »

Puisque je vous ai parlé d’un Bentivoglio, je ne puis m’empêcher d’écrire quelques-unes des idées que me rappelle la présence de don Tommaso ; je m’étais cependant bien promis de fuir les genres descriptif et historique.

À la fin du quatorzième siècle, on trouve les Bentivoglio en possession des premières magistratures de Bologne ; mais comme l’utile avait tous ses droits dans les républiques italiennes, les Bentivoglio étaient attachés à la corporation des bouchers. Dès 1390, l’esprit républicain s’affaiblissait rapidement, et bientôt après, en 1401, Bentivoglio, chef du parti de l’Échiquier (les libéraux de ce temps-là), se fit proclamer seigneur de Bologne. Attaqué par le fameux Jean Galéas Visconti, seigneur de Milan, qui marchait rapidement à la conquête de toute l’Italie, son armée fut défaite à Casalecchio, et le lendemain de la bataille Jean Bentivoglio fut tué par le peuple révolté (1402). Dès cette époque le saint-siège avait contre l’indépendance de Bologne des projets que sa persévérance ne devait voir réussir que cent six ans plus tard. Après la mort de Jean, Antoine, son fils, passa de longues années dans l’exil ; il obtint enfin, en 1435,