Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/73

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de rentrer dans sa patrie ; mais le 23 décembre de la même année, le pape Eugène IV, jaloux de la faveur populaire qui s’attachait à son nom, le fit arrêter comme il sortait du palais, et sur-le-champ il eut la tête tranchée, même sans jugement. Thomas Zambeccari, après Bentivoglio l’homme le plus considéré de Bologne, fut au même instant saisi et pendu aux fenêtres du palais. En 1438, les généraux du duc de Milan s’emparèrent de Bologne et mirent à la tête du gouvernement Annibal, fils d’Antoine, lequel épousa une fille naturelle du duc ; mais bientôt en butte aux soupçons de son beau-père, le Tibère du moyen âge, Annibal fut arrêté (1442). Il se sauva de prison l’année suivante, et rentra dans Bologne. Le peuple prit les armes, chassa les troupes du duc de Milan, et, sans titre ni magistrature spéciale, Annibal demeura à la tête du gouvernement. Après quinze ou vingt essais de constitution, les habitants de Bologne ne pouvant trouver une forme de gouvernement favorable à tous les intérêts, étaient las de cet état précaire que, faute d’un nom particulier, nous désignons par le mot de république. Cet état variable a formé le caractère italien tel que nous le voyons. Les trois cents ans de despotisme espagnol qui l’ont abaissé ne doivent pas