Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/84

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idées justes qu’en devenant gardes d’honneur ou auditeurs vers 1809. (C’est ainsi que M. de Santa-Rosa était sous-préfet sur la côte de Gênes.) Tout ce qui est né vers 1810 est maintenant élevé par les jésuites de Modène, c’est-à-dire entouré de flatteurs dès l’âge de huit ans, et sera parfaitement imbécile vers 1827. L’égoïsme et l’habitude de se dénoncer réciproquement forment la base de cette éducation (Voir les Constitutions des jésuites, édition de Prague.) J’ajouterai une grande et utile vérité, c’est qu’il y a des exceptions. Plusieurs enfants riches, nés vers 1800, sont chez M. de Fellenberg, près de Berne ; quelque aristocratique et même tendant à établir des castes que soit ce collège, il est moins absurde et par conséquent plus nuisible à la civilisation que les jésuites. Les nobles peu riches envoient leurs enfants à l’université de Pavie. L’un de ces élèves me disait : « En temps de guerre, un paysan italien doit avoir le droit de tuer tout homme qu’il rencontre et qui ne parle pas italien. » L’Autriche déclare incapables de servir l’état tous les enfants élevés hors de son territoire ; il n’y a d’exception que pour les collèges de la Toscane : les enfants en reviennent raisonnables comme des vieillards et incapables de tout mouvement généreux.