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vie de henri brulard

celle que lui attribuait Stendhal, puisqu'il a laissé sans les numéroter les feuillets 260 à 273, entre lesquels il a fait relier et le récit de sa première communion et ce hors-d'œuvre intitulé : « Encyclopédie du xixe siècle », que j'ai rejeté parmi les annexes[1].

La Vie de Henri Brulard, telle qu'elle nous est parvenue, est donc une ébauche, un amoncellement de matériaux ramassés en vue de la construction d'une œuvre plus parfaite. Stendhal n'a exécuté qu'une partie du plan qu'il s'était tracé : il a « établi les époques », il a « couvert la toile », mais il n'a pu « en relisant ajouter les souvenirs », ou, plus exactement, tous les souvenirs. La valeur littéraire de l'ouvrage y perd peut-être, mais de quels avantages cette perte légère est-elle compensée ! Nous y trouvons d'abord un Stendhal sincère, ou, plus exactement, aussi sincère qu'il peut l'être, car il dit lui-même : « Je n'ai pas grande confiance, au fond, dans tous les jugements dont j'ai rempli les 536 pages précédentes. Il n'y a de sûrement vrai que les sensations ; seulement, pour parvenir à la vérité, il faut mettre quatre dièses à mes impressions. Je les rends avec la froideur et les sens

  1. Cf. la note placée en tête du chapitre xviii, tome II, p. 240. — L' « Encyclopédie du xixe siècle » est la deuxième des annexes, tome II, p. 311.