Page:Stendhal - Vie de Napoléon.djvu/249

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Cependant Wellington triomphant, par la force des circonstances, d’un général plus habile que lui, s’approchait de Bayonne. La Hollande se révoltait. Quarante-quatre gendarmes, qui se trouvèrent pour toute garnison à Amsterdam le jour de la plus tranquille insurrection qui fût jamais, ne purent empêcher ce pays de se séparer de la France. Les places les plus imprenables furent occupées comme des villages. Dans l’intérieur, l’empereur n’avait laissé ni un homme, ni une cartouche, ni surtout une tête. Tout ce qu’on put faire fut de garder Berg-op-Zoom, et peu après, la garnison française, faisant prisonnier le corps d’armée anglais qui l’assiégeait, montra au monde :

disjecti membra poetæ.

Après la révolte de la Hollande, parut la déclaration de Francfort ; elle promettait à la France la Belgique et la rive gauche du Rhin ; mais où était la garantie de cette promesse ? Qui empêchait les Alliés de recommencer les hostilités six mois après la paix ? La postérité se souviendra de la bonne foi qu’ils montrèrent après les capitulations de Dresde et de Dantzig.