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Page:Stendhal - Vie de Napoléon.djvu/278

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Les gens qui avaient l’honneur de se trouver à côté des souverains alliés se dirent : « Si nous faisions faire la paix avec Napoléon, il nous a jugés, nous resterons ce que nous sommes et peut-être nous fera-t-il pendre ; si nous faisons rappeler un prince, absent depuis vingt ans et dont le métier ne sera pas facile, il nous fera premiers ministres[1]. » Les souverains ne purent pas se figurer que les vertus qui remplissaient leurs cœurs fussent si étrangères à des Français. Ils crurent à leurs protestations en faveur de la patrie, nom sacré que ces petits ambitieux prodiguaient au point d’en ennuyer leurs illustres auditeurs.

Après deux heures de conversation : « Eh bien, dit l’empereur Alexandre, je déclare que je ne traiterai plus avec l’empereur Napoléon. » Les imprimeurs Michaud, qui se trouvaient aussi du Conseil d’État, coururent imprimer la déclaration suivante qui couvrit les murs de Paris…

Les personnes auxquelles leur étonnement n’ôtait pas leur sang-froid, remarquèrent que le roi de Rome n’était pas exclu par cette affiche[2].

    exemple et celui de l’article de la capitulation de Paris relatif à Ney, bien fou le peuple qui se fiera à la promesse d’un roi. Si l’empereur Alexandre eût garanti la constitution du Sénat, il n’aurait pas eu l’alarme qui finit par nasard à Waterloo.

  1. L’s est comique. Tous en voulaient tâter.
  2. De Pradt, p. 69.