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ensuite, et tendre sur la fin, qui décrit la création des oiseaux. Les caractères différents de cet air indiquent bien l’aigle audacieux, qui, à peine créé, semble quitter la terre et s’élancer vers le soleil ; la gaieté de l’alouette :

C’est toi, jeune alouette, habitante des airs !
Tu meurs en préludant à tes tendres concerts.

les colombes amoureuses, et enfin le plaintif rossignol. Les accents du chantre des nuits sont imités avec toute la fraîcheur possible.

Un beau trio est relatif à l’effet que l’immense baleine produit en agitant les flots que sa masse énorme sépare. Un récitatif très-bien fait nous montre le coursier généreux qui hennit fièrement au milieu des immenses prairies ; le tigre agile et féroce qui parcourt rapidement les forêts et glisse entre les arbres ; le fier lion rugit, au loin, tandis que les douces brebis, ignorant le danger, paissent tranquillement.

Un air plein de dignité et d’énergie nous annonce la création de l’homme. Le mouvement d’harmonie qui répond à ces paroles :

Voilà l’homme, ce roi de la nature.