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pelé les charmants amours peints par Raphaël dans sa jeunesse.

Il a un devant en marbre divisé en sept compartiments : ce sont des bas-reliefs dessinés comme ceux des enfants le long des murs, mais fort intelligibles, et qui, par là, doivent produire beaucoup d’effet sur les personnes qui ne sont pas choquées de l’absence de la forme. Ces bas-reliefs représentent, ce me semble, l’histoire de saint Lazare, qui, après avoir été ressuscité par Jésus, vint à Marseille fonder cette église. Les figures ont fort peu de saillie.

Il y avait beaucoup d’odeur dans cette église et un pauvre prêtre enseignait à de pauvres enfants le catéchisme, article de la confession. Le prêtre faisait tout au monde pour ne pas laisser éclater l’impatience que sa voix trahissait, mais, d’un autre côté, les enfants ne pouvaient pas absolument comprendre le sacrilège qu’il y a à ne pas s’accuser de tous ses péchés. Malgré l’odeur, j’ai écouté longtemps. Je me figurais la même patience employée à expliquer à ces enfants le péché qu’il y a à voler. Chacun d’eux sait fort bien ce que c’est que le vol.

Au côté droit de ce qui devrait être la