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grande porte de la Major, et dans l’angle du mur, je remarque un petit édifice hexagone de 8 pieds de diamètre peut-être, et dont la coupole est supportée, du côté de l’église, par deux petites colonnes corinthiennes cannelées. L’autel est formé par le devant d’un tombeau antique ; aux extrémités, deux figures debout ; ensuite des SS aplaties et verticales ; au milieu, trois figures dont les têtes me semblent assez mal dessinées. À cause de la pluie l’église est fort obscure (atlas de Millin, planche 59, figure 4). C’est un magistrat romain qui a, auprès de lui, des manuscrits attachés avec une courroie.

Au reste tout le monde a pillé cette pauvre église de la Major. Henri IV en fit enlever de belles colonnes. Le comte de Tende prit deux colonnes à la Major qu’il envoya au connétable de Montmorency, son beau-frère.

Autour de l’espace circulaire qui entoure le maître-autel, j’ai vu trois grands tableaux mauvais, mais fort clairs, fort intelligibles. Il y avait ici des tableaux de Puget ; on les a mis au musée.

On a laissé au grand autel une grande dalle en pierre sculptée et partagée en trois arcades : la madone et l’enfant Jésus occupent celle du milieu ; les autres sont occupées par des saints portant