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de la vie. Je regardais avec envie, du haut de mon tilbury, de charmantes maisonnettes blanches, situées au milieu des grands oliviers et des bouquets de chênes qui couronnent la montagne au levant de Cannes. Mais j’avais compté

sans l’autour aux serres cruelles.

Ce venin caché qui semble prendre à tâche d’empoisonner les plus charmants endroits de la Méditerranée attaque cette charmante montagne. Un M. Dumas (il est de Dieppe) a été obligé de faire abattre les ormeaux antiques qui ombrageaient son château. On a prétendu que cela donnerait plus d’air et empêcherait la fièvre. De malheureuses eaux stagnantes, situées loin de là et surtout infiniment plus bas derrière la pointe de terre qui s’avance

    qui me conduit au pont romain et à la vallée du Riou qu’on élargit avec beaucoup de science pour la jetée qui doit être de 250 à 260 mètres (900 mille francs sont votés). Les frères Seguin sont entrepreneurs. 300 ouvriers ; presque aucun du pays ; ce sont des Piémontais qui reçoivent 25 à 45 sous par jour.
    Un des frères Seguin a perdu sa femme de 28 ans ici. Il est, dit-on, à Vienne, une autorité maintenant.
    Bon dîner chez M. Gimbert. Eau excellente. Voyage au Riou. Pont romain. Après dîner, je grimpe à l’église. Je lis sur la porte : Consacrée en 1648. Les arcades des chapelles sont en pointe encore en 1643.
    …* les plus belles possibles de ce pays.
    Je plaisante avec deux jeunes filles de 14 ans assez jolies… annoncées par le tambour.
    * Un mot illisible. N. D. L. E.