Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/284

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très-chrétien, très-auguste, très-puissant roi de France et de Navarre, on tempéra les signes trop lugubres du regret public.

Les fêtes de la saison n’en furent point attristées. On jeta, à l’espagnole, par imitation peut-être des dames andalouses dont nos héros du Trocadéro célébraient les grâces piquantes sous la noire mantille , des bouquets de roses sur le crêpe et la gaze de nos robes de deuil et de bal ; et cet aspect inaccoutumé des quadrilles, ce mélange de deux couleurs emblématiques de la plus grande tristesse et de la plus grande joie en parut un agrément.

Ce fut à son entrée dans Paris, au retour du sacre — 6 juin 1825 — dans sa vaste voiture d’or et de cristal, traînée de huit chevaux blancs empanachés, que je vis Charles X pour la première fois. L’année suivante, je le vis encore dans une procession du grand jubilé — 3 mai 1826. — Il était cette fois vêtu de violet, en signe de deuil, non plus pour la mort de Louis XVIII, mais en commémoration de la mort de Louis XVI. Il se rendait à la place de la Concorde pour y poser la première pierre d’un monument expiatoire, voté par la chambre introuvable, d’après le vœu exprimé par le maréchal Soult, à la mémoire du roi martyr, sur le lieu même de son exécution.

Dans l’année 1828, après mon mariage, je fus présentée à la cour. À partir de ce moment jusqu’à la