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Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/30

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Lorraine à la France. — Plus près de nous, un Flavigny, le comte Agathon, qui, à la chute de la monarchie, était ministre plénipotentiaire auprès du duc de Parme[1], avait antérieurement négocié les alliances de famille avec la maison de Savoie[2] .

L’échafaud de 93 atteste, par le sang, la noblesse catholique et royaliste de ma famille. Le 5 Thermidor, un mandat d’amener, signé Fouquier-Tinville, traduit à la barre du tribunal révolutionnaire A. L. J. Flavigny, ex-comte[3] , né en 1754 à Craonne en Laonnais, lieutenant en second au ci-devant régiment des gardes françaises ; et la femme Flavigny, ex-comtesse des Vieux, en compagnie d’une Laval-Montmorency, ex-abbesse de Montmartre, âgée de quatre-vingt-quinze ans, et d’un jeune Maillé, fils de l’ex-vicomte, âgé de dix-sept ans [4].

  1. J’ai eu sous les yeux un curieux libretto de l’opéra Zémire et Azor, paroles de Marmontel, musique de Grétry, représenté pendant le carnaval de l’année 1782 chez mon aïeul, au palais de l’ambassade, par les personnes attachées à la légation française, en présence de LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Parme.
  2. Le mariage du comte de Provence en 1771 et celui du comte d’Artois en 1773 avec les deux filles de Victor Amédée III.
  3. Il était fils de César François, comte de Flavigny, maréchal de camp aux armées du roi, qui mourut dans sa terre de Charmes, près La Fère, au commencement de ce siècle.
  4. L’autographe de ce mandat d’amener, l’un des derniers du tribunal révolutionnaire, est en la possession de mon frère Maurice. Il porte les emblèmes menaçants : deux glaives croisés, la pique surmontée du bonnet phrygien, le niveau égalitaire. On y