tune. La belle Clara l’avait-elle su ? je l’ignore. Toujours est-il qu’elle raffolait du bel esprit, s’adonnait à tous les arts, faisait incessamment de la petite peinture et de la petite musique, griffonnait soir et matin des petits billets précieux. Les artistes, les hommes de lettres, les étrangers étaient les bienvenus chez elle, et fort gracieuses. On y voyait, avec quelques reliquats du salon de sa mère, le baron d’Eckstein, dont un certain mystère enveloppait L’existence et les origines[1] ; le docteur Koreff, médecin du prince de Hardenberg ; l’avocat Berryer, Narcisse de Salvandy, etc. ; un jeune homme arrivant de la province, le vicomte de Falloux, patronné par madame Swetchine, qu’on donnait pour un modèle du bien dire et du bien faire, et que nous appelions Grandisson. La duchesse ne craignait pas du tout les excentricités du romantisme qui commençaient à faire du bruit. Elle attirait à ses soirées MM. Sainte-Beuve, Eugène Sue, Liszt, etc. Forte de sa bonne renommée de mère de famille, de sa régularité dans la pratique de ses devoirs grands et petits, elle autorisait les empressements, la cour d’une foule d’adorateurs, c’est ainsi que l’on parlait
- ↑ On le disait fils naturel d’un souverain du Nord. Il était, mais il en faisait grand secret dans nos salons, correspondant de la Gazette d’Augsbourg, où il signait : ♁.
Félicie de Duras, d’abord princesse de Talmont, puis comtesse de Larochejacquelein, et au peu d’esprit qu’où attribuait à la duchesse de Rauzau, sa sœur.