alors ; elle mettait à la mode la fiction de l’amour platonique, qui accommodait agréablement les plaisirs de la coquetterie avec les avantages de la vertu. Les étrangères qui, vers cette époque, vinrent beaucoup chez elle, la comtesse Delphine Potocka, la baronne de Meyendorff, madame Apponyi elle-même qui, malgré sa relation officielle avec la cour, affichait sa préférence pour nous et restait de notre bord, contribuaient par une manière d’être très-différente de celle qu’on nous avait apprise, par des curiosités plus vives, plus de talents, plus de lecture, plus de laisser aller, à modifier, le ton et l’allure de nos salons. Quand le pur faubourg Saint-Germain vit chez madame de Rauzan, chez madame de la Bourdonnaye, chez madame de La Grange, chez moi, toute cette invasion de bel esprit et de romantisme, quand on sut que nous assistions, d’un air d’autorité littéraire, aux premières réprésentations de Henri III, d’Antony, de Chatterton, — 1835 ; — quand on vit sur notre table Indiana, Lélia, les Poésies de Joseph Delorme[1], Obermann[2], ce fut matière de persiflage. On nous déclara bas bleus. On nous appela : madame de la Bourdonnaye, la Sappho de la rue Boudrot, moi, la Corinne du quai Malaquais, etc., mais cela ne
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