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I


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Lettre de M. Maurice de Flavigny.


Strasbourg, le 6 octobre 1819.
Mon cher papa,

Comme tu l’as deviné, je n’ai pas dit un mot au ministre des promesses qu’on me faisait ailleurs ; 1° parce que dans ma lettre à M. de Cazes, j’avais manifesté le plus grand désir de suivre la carrière administrative, ajoutant que je renonçais sans regrets à des démarches pour entrer dans la diplomatie ; 2° parce que je ne pouvais pas aller demander au ministre comme à un ami : Que me conseillez-vous, cette carrière ou l’autre ? Il ne m’eût pas répondu, mais il eût pensé que je devais bien savoir moi-même ce que je voulais, que cela lui était bien égal, qu’ayant fait la politesse à mon oncle, il lui était fort indifférent que j’en profitasse. Et en effet, pourquoi aurait-il pris de l’intérêt à moi ? D’ailleurs, pour ne pas l’ennuyer, je me bornais à lui dire ce qui était strictement nécessaire et puis je faisais ma courbette. Je ne pouvais en outre pas compter beaucoup sur les promesses du G. D…

Dans l’instant je reçois une lettre de M. de Malartic qui m’assure que la chose est décidée, que je suis nommé à Londres.