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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/132

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J’y gagnerait même ; car s’ils étoient désarçonnés cette nuit, je parierois dix contre un, qu’il y en auroit beaucoup parmi eux qui se trouveroient plus mal montés avant le jour.

Et ces bagatelles influeroient sur mon repos ? — Non, non. Mais ce qui me démonte, c’est quand je vois une personne née pour de grandes actions, et ce qui est encore plus glorieux pour elle, qui est naturellement disposée à en faire de bonnes, qui, dans tout ce qu’elle fait, tâche, milord, de vous imiter, et montre par-là que ses principes sont aussi généreux que son cœur, sa conduite aussi noble que sa naissance, et que ce monde corrompu ne peut cependant la souffrir...... Oh ! je l’avouerai...... Quand je la vois entrer en lice, et que ce n’est, par malheur pour ma patrie et pour sa gloire, que pour quelques momens...... c’est alors, milord, que ma philosophie m’abandonne, et que, dans les premiers transports d’une impatience vertueuse, je voudrois voir tous les caprices et tous les califourchons du monde au diable.


MILORD,

« Je soutiens que ceci est une épître dédicatoire. Le sujet, la forme, le lien semblent peut-être s’opposer à l’idée que j’en ai con-