Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/147

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circonstances de leur perte. — Son histoire courut de toutes parts avec la rapidité du feu volage. — Mais la malignité !… Ô mes amis ! — Un nouvel accès d’orgueil avoit, disoit-on, saisi le ministre. — Il alloit se bien monter. — Il étoit évident que dès la première année, il épargneroit plus de dix fois ce que la permission de la sage-femme lui avoit coûté.

Les soins qu’il prenoit pour régler sa conduite, les attentions qu’il avoit pour diriger toutes les actions de sa vie, mais bien plus encore, les opinions qui flottoient dans la tête des autres sur sa manière de se comporter, troubloient fréquemment son repos. Il étoit souvent éveillé, quand il avoit besoin de dormir.

Il y a environ dix ans qu’il eut le bonheur de se soustraire à ces inquiétudes. — Il quitta en même temps et sa paroisse et tout le monde, et ne fut plus responsable de sa conduite qu’à un juge, dont il n’a certainement pas lieu de se plaindre.

Il est donc dans les décrets du ciel, qu’il y a une espèce de fatalité attachée aux actions de certaines personnes ! — Elles ont beau prendre des précautions pour les régler d’une manière digne d’éloges ; — on les fait passer à travers de certains conduits, où on les tord,