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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/265

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CHAPITRE XXXIII.

Les conjectures de mon Oncle.


Mais, mon Dieu ! que font-ils là-haut, frère ? dit mon père. Je pense, répondit mon oncle Tobie, en ôtant la pipe de sa bouche, comme je l’ai déjà observé, et en en faisant tomber les cendres, je pense, dit-il, qu’il seroit à propos de tirer le cordon.

Quel tapage ! Obadiah ! s’écria mon père ; sais-tu d’où vient ce bruit ? À peine mon frère et moi pouvons-nous ici nous entendre parler.

Pardi ! monsieur, dit Obadiah, en faisant une révérence qui lui fit baisser l’épaule gauche d’assez mauvaise grâce, c’est que ma maîtresse souffre beaucoup….

Et pourquoi, dit mon père, Suzon court-elle si vite à travers le jardin ?… On diroit qu’on veut la violer.

Monsieur, c’est qu’elle prend le plus court pour aller chercher la sage-femme : ça est pressé.

La sage-femme ? Malepeste ! diable !… Et je ne sais pas cela !…Eh bien ! toi, Obadiah, cours vîte seller le gros cheval, et ne fais qu’une course pour aller chercher le docteur