Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que sais-je ? Vous n’avez rien apporté. Tout cela est dans le sac verd qui est suspendu au chevet de votre lit, entre vos deux pistolets…

Ciel ! terre ! mer ! s’écria mon père, et que venez-vous donc faire ? Frère ! vite le cordon, sonnez Obadiah, et qu’il aille les chercher au grand galop, sur le cheval de carrosse. —

L’emportement de mon père se calma un peu. Dépêche-toi, Obadiah, dit mon père, dès qu’il le vit. Je te donnerai une couronne à ton retour. Je t’en donnerai une autre, dit mon oncle Tobie, va vite. Oui, dit le docteur Slop, la chose presse.



CHAPITRE XXXIX.

Comme il court !


Mon père, mon oncle Tobie et le docteur Slop s’assirent tous trois auprès du feu. Il y avoit déjà quelques instans qu’ils y étoient sans rien dire, lorsque mon oncle Tobie adressa la parole au docteur Slop. Docteur, lui dit-il, votre arrivée subite et imprévue m’a, sur-le-champ, rappelé à la mémoire un de mes meilleurs amis ; c’est le grand Stévinus, un de mes auteurs favoris. En ce cas, dit mon père, en se servant de l’argument ad crumenam, je parie vingt guinées contre la cou-