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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/31

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Les vices d’autrefois sont les mœurs d’aujourd’hui.

Clément.


Mais je pense qu’il est possible que les hommes se fussent accoutumés à ne pas faire parade de leurs déportemens ; c’étoit déjà gagner un grand point en morale :


Est quàdam prodire tenus, si non datur ultrâ.


La prétention à avoir plus de vertu qu’on n’en a, est hypocrisie ; mais il y a aussi quelque mérite à ne pas exposer en public les vices dont on est coupable.

Un homme de loi, opulent, auroit pu, malgré mes leçons, pourchasser un emploi, à la moitié de sa valeur, parce que le malheureux propriétaire avoit le gibet à éviter ; mais après m’avoir lu, il ne se seroit jamais vanté de son intelligence.

Un libertin auroit pu tromper la beauté et marchander l’innocence auprès de la misère ; mais il n’auroit pas cherché un confident à ses amours. Il n’auroit pas plongé sa victime dans l’indigence, et proclamé son vil triomphe.

Une autre de mes visions étoit de donner quelques idées sur l’amélioration de la procréation humaine. J’avois préparé une nou-