Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/321

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« Un quatrième, continua-t-il, ne cherche pas même cet indigne refuge. — Il abandonne cet enchaînement insidieux de bassesses, de perfidies. — Tous ces complots secrets, toutes ces précautions pénibles que tant d’autres prennent pour parvenir à leur but, sont indignes de lui ; elles ne sont faites que pour de petits esprits, pour des génies légers et superficiels. — Mais, lui ?… l’effronté ! l’impudent ! voyez comme il trompe, ment, se parjure, vole, assassine ! Il ne va que d’atrocités en atrocités. —

» Je ne citerai point d’autres exemples. — Ceux-là suffisent. Ils sont pris dans la vie humaine, et trop notoires pour qu’on exige que j’en donne des preuves. — Si quelqu’un cependant doutoit de leur réalité, si quelqu’un soupçonnoit qu’il est impossible qu’un homme cherche ainsi à se tromper soi-même, j’en serois au désespoir : mais je le renverrois, pour me justifier, à ses propres réflexions ; j’en appellerois à son propre cœur.

» Oui, c’est à lui que j’en appellerois. Je ne lui demanderois qu’une chose ; c’est qu’il considérât tous les côtés par lesquels son cœur déteste les mauvaises actions qu’il peut avoir commises, quoiqu’elles soient, de leur nature, aussi infâmes, aussi laides