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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/33

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lubies philosophiques, de l’idée de voir un couple d’enfans faits suivant mes principes. Je n’alarmerai pas, par une description, les oreilles de mes auditeurs… quoique je sois bien assuré que le suprême auteur de la beauté, de l’ordre et de l’harmonie, ne pourroit se fâcher de pareilles recherches.

Le Dieu de la nature seroit-il jaloux de voir notre curiosité se plonger dans la profondeur de ses secrets ? la philosophie peut-elle devenir une impiété ?

Plusieurs autres projets de cette espèce, dont l’exposition suffiroit à lasser l’infatigable Fabius, et dont l’exécution demanderoit une vie patriarchale, se sont présentés à mon imagination active, indépendamment de mille boutades, qui sont aussitôt avortées dans ma tête. Ces idées ont été engendrées au milieu des chagrins, des peines, des maladies ; et je n’ai jamais pu les porter plus de quelques minutes.

Appelez à présent ceci, non mes ouvrages, mais mes amusemens ; je le veux bien : songez seulement, critiques, que j’écris beaucoup pour ma santé, et un peu pour celle de mes lecteurs.

Bacon, dans son histoire de la vie et de la mort, recommande expressement la lec-