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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/471

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possibilité même aurois-je de me faire paraître sur la scène de ce monde ?

Ô vous, puissances ! vous qui inspirez le courage de raconter une histoire ; vous qui montrez avec complaisance à celui qui se charge de l’écrire où il doit commencer, où il doit finir ; qui lui indiquez les traits dont il doit faire usage, et ceux qu’il doit rejeter ; ce qu’il faut cacher dans l’ombre, ou ce qu’il faut mettre dans le plus beau jour ; vous qui présidez sur ce vaste empire des flibustiers littéraires et biographiques, et qui voyez les difficultés qui m’arrêtent à chaque instant, venez à mon secours. Dites-moi ce que je dois faire ou ne pas faire… Vous ne répondez point ! c’est donc à moi que vous me livrez ! eh bien ! je me moque de vous ; et l’histoire de Trim va paroître.



CHAPITRE XLIV.

Le Prélude.


Le désagrément qu’éprouva mon oncle Tobie, l’année d’après la démolition de Dunkerque, lui fit prendre la résolution de ne songer de sa vie à la veuve Wadman ; et tout le beau sexe fut enveloppé dans cette abdication absolue. Mais Trim ne fit pas le même mar-